Gestion et régulation des risques bancaires

Responsables Alexis Direr et Jean-Paul Pollin, Laboratoire d'Economie d'Orléans

C’est en principe aux banques que revient la responsabilité de sélectionner, de gérer et de supporter les risques de crédit. Du moins ceux des crédits qui ne font pas l’objet d’émission de titres.

La mesure et la prise de risque par les établissements de crédit a déjà fait l’objet de nombreux travaux théoriques et empiriques qui ont cherché à étudier les caractéristiques (taille, gouvernance des banques, concentration du marché) qui influencent les choix bancaires en ce domaine. La crise financière va relancer ce type d’études parce qu’elles vont pouvoir bénéficier de données générées par une situation extrême.

D’autre part, c’est ce risque de crédit qui a, jusqu’ici, concentré l’attention des régulateurs au niveau international. Ce qui a conduit :

  • à tenter de modéliser ce risque de crédit. En particulier, par l’utilisation de la Value at Risk et ses dérivés.
  • à concevoir une réglementation des fonds propres bancaires, dont on mesure aujourd’hui les limites (leur insuffisance à couvrir l’ensemble des risques et leur caractère procyclique).
Ces différents points sont des terrains de recherche encore très fertiles.
Toutefois, la principale innovation dans l’étude des risques bancaires tient à l’émergence d’un nouveau modèle de banque appelé « originate and distribute », reposant sur la titrisation d’actifs considérés jusqu’ici comme illiquides. Les difficultés engendrées par ce phénomène ont déjà suscité des réflexions sur les dangers et la pérennité de ce nouveau modèle. Il sera très intéressant de contribuer aux travaux menés sur cette question, mais aussi d’observer l’évolution des stratégies bancaires qui va résulter de leur déstabilisation.

Par ailleurs, la crise de la titrisation a remis à l’ordre du jour un problème occulté durant ces vingt dernières années : celui du risque de liquidité. Nous sommes actuellement très démunis pour traiter de la mesure, de la tarification et de la régulation de cette forme de risque. Il est crucial d’encourager et de chercher à coordonner des recherches sur cette question.